Espace Giono
« C’est de ce pays au fond que j’ai été fait pendant presque vingt ans »
À Giono le Provençal répond ainsi Giono le Dauphinois. Mais rien ne serait plus dommageable que de lire son œuvre comme celle d’un auteur régionaliste. Il n’est pas le chantre de la Provence ;
il n’est pas plus celui du Trièves. S’il campe une grande part de son œuvre dans ce pays, son imaginaire a recomposé les paysages et transformé les hommes pour mettre en scène les drames et les affrontements.
Cet intime lieu de mémoire, où la littérature et l’écriture tiennent la première place, évoque un Trièves heureux où l’écrivain admire une campagne riante (Les Vraies Richesses), tranquille (Rondeurs des jours) et habitée. Cette même campagne qui apparaîtra aride et vindicative (Les Âmes fortes), théâtre du diable (Faust au village) et de l’ennui (Un roi sans divertissement). Et dont il se sent membre de la communauté au point d’affirmer : « Moi je peux dire que je suis d’ici. »